Analyse des pratiques de pédagogie différenciée des enseignants de première à quatrième année de l'enseignement primaire

Abstract

Dans le cadre de notre mémoire, nous nous intéressons à la pratique de la pédagogie différenciée qui peut être considérée comme une réponse à la gestion de l'hétérogénéité des élèves ainsi qu'à l'échec scolaire. La première partie de notre travail porte sur une analyse théorique de la différenciation pédagogique et de ses principales composantes. Dans la seconde partie, nous nous interrogeons sur les connaissances et les pratiques de différenciation pédagogique des enseignants du primaire. Notre étude consiste à mener une recherche exploratoire de type qualitatif auprès de seize enseignants de première à quatrième année de l'enseignement primaire. Nous recueillons des données sur la manière dont la différenciation pédagogique est perçue et appliquée en classe. Pour ce faire, nous optons pour deux outils de recherche, d'une part la carte mentale et d'autre part, l'entretien mené auprès de chaque enseignant. Les résultats de notre étude auprès des seize enseignants rapportent que la majorité des activités de différenciation s'adressent essentiellement aux élèves en difficulté. Les mesures mises en place sont avant tout de l'ordre de l'adaptation. Les activités les plus souvent mises en place par l'enseignant sont d'une part l'organisation de groupes - ces groupements prennent la forme de tutorat ou de groupes de niveaux - et d'autre part, le recours à la manipulation pour le passage du concret à l'abstrait. De plus, les enseignants proposent des mesures d'adaptation de manière ponctuelle en complément de leur enseignement habituel. Pour la plupart d'entre eux, les tâches ne sont pas inscrites dans une continuité des apprentissages et a fortiori il n'y a pas de différenciation pensée sur du long terme. Les enseignants ressentent de nombreux freins à la mise en place de pratiques différenciées et décrivent des difficultés à savoir (1) l'investissement en temps et en énergie, (2) aucun collègue ne la pratique et ce n'est pas à l'ordre du jour dans l'école et (3) trop peu de connaissances sur la différenciation et aucun modèle à suivre. Nous retenons que la mise en place de la différenciation doit être menée par une équipe d'enseignants engagés, solidaires et ayant pour objectif la réussite du plus grand nombre d'élèves.