Vieillissement, culture et mémoire : quelle différence entre Belges et Algériens dans le traitement de l'information ?

Abstract

Des études tendent à démontrer que les cultures asiatiques et occidentales n’ont pas tout à fait le même mode de traitement. Un traitement analytique serait privilégié dans les cultures occidentales alors qu’un traitement holistique serait préférentiellement utilisé dans les cultures asiatiques. Ce mode de traitement influencerait la performance à différentes tâches cognitives. Dans les tâches de mémoire, cette différence est particulièrement visible chez les personnes âgées. Cependant, à notre connaissance, l’influence d’autres cultures a largement été moins investiguée. Ce mémoire vise à vérifier si les Belges et les Algériens récupèrent différemment des informations visuelles en mémoire et si cela dépend de leur âge. L’objectif de cette étude sera donc multiple : 1) comparer le mode de traitement entre occidentaux (sujets belges) et nord-africains (sujets algériens) ; 2) explorer l’influence du mode de traitement sur la performance mnésique dans une tâche de reconnaissance visuelle, connue pour être sensible à ce premier ; 3) explorer l’influence de ce mode de traitement en tant que médiateur de l’effet de l’âge sur la performance mnésique. Une épreuve de reconnaissance visuelle informatisée est administrée lors de trois rendez-vous durant lesquels nous induisons un mode de traitement spécifique (analytique ou global). La personne est incitée à regarder attentivement des images neutres (phase d’étude) pour choisir ensuite parmi des paires d’images celle présentée auparavant (phase de test). Nous comparons les performances des sujets belges et algériens, jeunes et âgés à cette épreuve. Les résultats confirment que les personnes âgées belges ont un traitement holistique. Cependant, nous ne sommes pas parvenus, étant donné l’implication probable implication d’une série de facteurs que nous abordons, à tirer des conclusions sur la manière dont les algériens traitent et récupèrent l’information. Cette étude illustre l’importance pour les recherches futures, souhaitant préciser les effets des différences interculturelles sur les capacités cognitives, de prendre connaissance des caractéristiques intrinsèques à la culture influençant les performances mnésiques.