Formateurs d’enseignants : de la relation à l’argumentation en démarrage de session de formation de deux jours. Analyse de l’activité de six formateurs à l’aide de l’autoconfrontation

Abstract

Nous avons tous entendu une fois dans nos vies : « c’est la première impression qui compte » (Carré, 2013, p.123). Le démarrage donne en partie le ton à la séquence et plus largement à la formation (Delhez, 1999, p.79 ; Martin & Savary, 1998, p.37 ; de Peretti & Muller, 2008). Il faut donc « faire en sorte que le ciment prenne » (Noyé et Piveteau, 1985, p.31). Notons que, pour Plantin, toute situation de communication vise à convaincre. Le formateur met donc en place, consciemment ou non, des techniques permettant au ciment d’assembler des éléments qu’il pense pertinents pour l’apprentissage des participants. Cette présente recherche croise donc les domaines de l’argumentation et de la formation pour comprendre l’activité de six formateurs pour enseignants en démarrage de session de formation. Notre intention est de mettre sur un pied d’égalité les trois composantes de la rhétorique que sont le logos (le raisonnement), l’ethos (le formateur) et le pathos (les participants) puisqu’en formation, ils sont aussi nécessaires les uns que les autres. Pour ce faire, selon Meyer (2008, p.13), il faut comprendre « ce qui se joue dans la relation langagière comme dans le raisonnement » ainsi que le rôle que prend le formateur et celui donné aux participants. Nous savons que la réussite de la formation dépend de la relation qui existe entre le(les) formé(s) et le formateur mais à qui ou à quoi sert cette relation ? Le démarrage d’une session de formation est donc une étape déterminante (Carré, 2013) et cependant, les manuels destinés aux formateurs ne lui consacrent que quelques pages. Les objectifs de cette étude sont de dégager la structure du démarrage et de mettre en exergue l’inobservable c'est-à-dire les intentions, les objectifs, les éléments pris en compte par le formateur ainsi que de poser un regard sur l’argumentaire et l’objet de ce dernier. Les observations à main levée tout autant que les données issues des entretiens d’autoconfrontations, nous ont permis de procéder à une analyse de cas et de répondre à ces objectifs.