Relation parentale, attachement, environnement familial : facteurs de risque d'abus de substances psychoactives

Abstract

L’objectif de cette étude est d’établir une relation entre l’abus de substance d’une personne et ses expériences familiales précoces vécues. En d’autres termes, nous émettons l’hypothèse principale que la qualité de la relation parentale et de l’attachement aux figures parentales durant l’enfance constituent des facteurs influençant les comportements de consommation d’un individu ultérieurement. Ensuite, nous évaluons également la relation entre un environnement familial néfaste ainsi que des expériences familiales négatives et l’adoption de conduites d’abus de drogues à l’âge adulte. La troisième partie de ce travail consiste à relever, au sein de l’échantillon, les perceptions des sujets concernant un lien entre leurs vécus infantile et juvénile et leur consommation de substances. Afin de mener à bien cette étude, nous avons opté pour une analyse qualitative thématique transversale. Cette analyse a été réalisée à la suite d’un entretien semi-structuré chez 9 sujets étant dans une problématique de poly-consommation et âgé entre 28 et 35 ans. Cette analyse nous permet de mettre en évidence différents thèmes familiaux récurrents dans les entretiens susceptibles d’être en relation avec l’abus de drogues des sujets. Des tests ont également permis de compléter notre analyse. Nous avons utilisé un outil servant à mesurer l’attachement au parent « l’Inventory Parent and Peer Attachment » (IPPA) ; un questionnaire sur l’historique des drogues utilisées (DHQ) ; la courbe de consommation ainsi qu’un génogramme. Cette recherche nous permet de mettre en évidence un lien entre une relation parentale déficiente ainsi qu’un attachement insécurisant et des comportements d’abus à l’âge adulte. Différents thèmes sont également ressortis de l’analyse. Nous pouvons donc conclure que des évènements familiaux négatifs tels qu’une séparation parentale, des conflits conjugaux et familiaux, des pertes familiales, des ruptures de liens ainsi que des antécédents de consommation au sein de la famille sont des facteurs de risque d’abus de substances psychoactives.