Evaluation à long terme des conséquences fonctionnelles d'une ischémie cérébrale chez la souris

Abstract

L’objectif de ce travail était d’évaluer, après plusieurs semaines, les détériorations fonctionnelles induites par une ischémie expérimentale (MCAo de 30 min) chez des souris C57Bl/6J. Pour ce faire, nous avons mené deux expériences au cours desquelles, les animaux (MCAo et sham) ont été soumis à des tests évaluant les fonctions sensorimotrices (test du rotarod accéléré, pole test, corner test, test du staircase, tests en open-field) et les fonctions cognitives (en particulier, le serial order learning et l’attentional set-shifting). Nos résultats ont montré que le rotarod accéléré et le pole test étaient des outils efficaces pour une évaluation à long terme des déficits consécutifs à une ischémie cérébrale. Le corner test et le staircase n’ont, par contre, pas été assez sensibles pour détecter des différences entre les souris MCAo et sham. Dans l’open-field, l’analyse de l’activité locomotrice a révélé des différences subtiles entre les groupes, uniquement lors de la première expérience (l’absence de différences dans la deuxième expérience pouvant être expliquée par le moment d’évaluation et l’étendue de la lésion). L’examen des rotations induites par l’amphétamine – qui n’avait jamais été réalisé auparavant chez la souris dans le cadre de l’ischémie cérébrale – a permis d’observer des différences entre les groupes (de nouveau, uniquement lors de la première expérience). Nos résultats ont également confirmé l’intérêt des procédures opérantes dans l’évaluation des fonctions cognitives, des déficits ayant été observés plusieurs semaines après l’ischémie. Nous estimons qu’il est intéressant d’étudier la cognition chez l’animal au moyen de tests simulant les évaluations neuropsychologiques conduites chez l’humain. Ceci amènerait probablement une meilleure validité de surface et une meilleure validité prédictive et permettrait ainsi de confirmer avec plus de certitude l’efficacité de nouveaux traitements.