Etude de l’influence des capacités attentionnelles contrôlées et automatiques sur la mémoire à court terme verbale chez la personne âgée.

Abstract

Au travers de la littérature, nous retrouvons de nombreuses données théoriques et empiriques confirmant l’existence de relations entre la MCT verbale et les processus attentionnels. Aujourd’hui, la nature de ces processus attentionnels reste encore floue. Shiffrin et Schneider (1977) mettent en évidence deux types de processus attentionnels : le processus contrôlé et le processus automatique. Les processus contrôlés correspondent à l’attention sélective. L’attention automatique correspond au « focus attentionnel » décrit par Cowan (1999) et est définie comme la grandeur du champ de conscience. Notre étude analyse si ces deux processus agissent de manière indépendante ou conjointe lors du rappel de l’information « item » et de l’information « ordre ». Nous nous intéressons également au caractère des ressources attentionnelles impliquées dans les tâches de MCT. Sont-ils à modalité spécifique comme le postule Baddeley (1974) ou s’agit-il de processus de nature générale comme le mettent en évidence les données théoriques récentes (Camos et Barrouillet 2004) ? Ces questions seront évaluées au sein d’une population âgée saine. Elle est intéressante car elle présente des différences interindividuelles importantes. Certaines tâches attentionnelles de notre protocole ont été créées pour cette recherche. Un sous-objectif de ce travail sera également de les valider. Nos résultats permettent de mettre en évidence une implication conjointe des processus attentionnels contrôlé et automatique dans des tâches de MCT « item » ainsi que dans les tâches de MCT « ordre ». Dans le cadre de cette étude, nous observons que seule la modalité verbale de l’attention permet de prédire les capacités en MCT. Nous n’avons pas pu confirmer les données empiriques récentes qui argumentent en faveur d’un caractère amodal des ressources attentionnelles. Nous resterons prudents quant aux conclusions de ce travail car certaines de nos tâches trop complexes pourraient ne pas avoir apporté de résultats significatifs. Ceci nous permet de proposer des pistes de travail pour de futures investigations.