Etude de l'influence des capacités attentionnelles contrôlées et automatiques sur la mémoire à court terme verbale chez la personne âgée

Abstract

L'existence de relations entre la mémoire à court terme (MCT) verbale et les processus attentionnels est confirmée par de nombreuses données théoriques et empiriques. Le premier objectif de cette étude est de mieux comprendre quels processus attentionnels sous-tendent la MCT verbale. Deux types attentionnels seront distingués ici : les processus automatiques (le focus attentionnel décrit par Cowan en 1999) et les processus contrôlés (l'attention sélective). Le deuxième objectif est de déterminer la part de variance explicative dans les différences interindividuelles des processus attentionnels automatiques et contrôlés. Par ailleurs, la question de savoir si les ressources attentionnelles sont à modalité spécifique comme le propose Baddeley (1974) ou si ce sont des processus de nature générale comme le proposent des modèles théoriques plus récents (Camos et Barouillet, 2004) nous intéressera également dans ce travail. L'échantillon de cette étude est composé de cinquante huit personnes âgées de plus de septante-cinq ans. Certains critères d'exclusion ont été établis. Plusieurs types de tâches ont été présentées aux sujets : des tâches de mesures générales (afin de vérifier l'état cognitif des sujets), des tâches de MCT verbale, des tâches d'attention verbale contrôlée et automatique et des tâches d'attention visuo-spatiale contrôlée et automatique. Au niveau des résultats, l'implication des capacités attentionnelles est confirmée. Ici c'est l'attention automatique qui explique la plus grande part de variance explicative. La rétention de l'information « item » présente des résultats significatifs pour le processus attentionnel automatique. Par contre, il semblerait que la rétention de l'information « ordre » sériel dépendrait de deux types de processus attentionnels : contrôlé et automatique. Enfin, d'après nos résultats, nous ne pouvons pas conclure en faveur du caractère amodal mais bien en faveur de la dépendance de la modalité des processus d'attention dans les tâches de MCT. Il sera intéressant à l'avenir de reproduire cette recherche avec quelques modifications méthodologiques (difficultés de certaines tâches, ordres de passation, ) car il existe un réel intérêt à connaître les liens entre les capacités attentionnelles et la MCT que ce soit au niveau de l'apport scientifique mais aussi de la pratique clinique.