Les ressources et contraintes perçues par des réfugiés syriens et afghans durant leur parcours migratoire

Abstract

Ce travail a pour objet d'explorer le parcours migratoire des personnes en provenance de la Syrie et de l'Afghanistan. Dans un premier temps, il s'agit de s'intéresser aux raisons ayant motivé ou contraint les individus à quitter leur pays et s'engager dans un processus migratoire. Ensuite, notre étude se focalise sur le trajet migratoire en tant que tel. Enfin, on y étudie la situation des personnes depuis leur arrivée en Belgique. Un intérêt particulier est accordé aux différentes ressources que les individus perçoivent durant leur parcours migratoire. C'est en employant un entretien semi-directif, qu'on a ainsi interrogé au total 15 sujets, dont 8 syriens et 7 afghans. Par ailleurs, en nous focalisant sur trois types de facteurs, nous avons posé plusieurs hypothèses. Premièrement, une présence d'un sentiment d'auto-efficacité élevé. Deuxièmement, une tendance au locus de contrôle interne. Et en troisième lieu, un soutien social élevé. C'est par le biais d'administration d'échelles ayant une validité scientifique qu'on a pu mesurer les variables en question. Une dernière hypothèse consiste à évaluer l'applicabilité du modèle transthéorique du changement au processus migratoire. L'analyse de nos résultats a mis en évidence plusieurs raisons de la migration. Bien que la principale est essentiellement une recherche de sécurité dans un autre pays, on a remarqué la présence de plusieurs autres motivations qu'on a qualifiées de "secondaires". Au niveau de la traversée, nos sujets présentent plusieurs routes et types de transport qu'ils ont employés. On remarque que la durée, mais aussi la complexité du voyage dépendent souvent des coûts investis. Quant à la situation en Belgique, elle peut être caractérisée par la satisfaction d'avoir survécu et la disponibilité d'un lieu sûr. Néanmoins, plusieurs personnes évoquent des buts et des projets qu'ils souhaitent poursuivre. La priorité de ces derniers varie d'un cas à l'autre. En ce qui concerne les résultats obtenus à nos trois échelles de mesure, on remarque qu'ils ont tendance à confirmer nos hypothèses. Concernant l'applicabilité du modèle transthéorique du changement, on a proposé une nouvelle adaptation au processus migratoire.