Etude de l'influence des capacités attentionnelles automatiques et contrôlées sur les performances en mémoire à court terme verbale chez le jeune adulte

Abstract

L’existence de relations entre les capacités attentionnelles et la mémoire à court terme verbale (MCTV) n’est aujourd’hui plus à prouver, grâce aux travaux de chercheurs comme Cowan (1995), Baddeley (2000), Barrouillet, Bernardin et Camos (2004) ou Majerus (2009). Le présent travail a pour but de déterminer avec précision la nature des processus attentionnels sous-tendant la MCT verbale chez des sujets jeunes adultes. Deux types d’attention sont distingués ici : l’attention automatique et l’attention contrôlée d’une part, et les processus attentionnels verbaux et visuo-spatiaux d’autre part. Une distinction en MCT verbale est également prise en compte ici, à savoir l’information « item » et l’information «ordre sériel». Ce travail a pour objectif de répondre à deux grandes hypothèses. La première vise à déterminer si les différences interindividuelles observées dans les tâches de MCTV s’expliquent par les capacités attentionnelles, qu’elles soient automatiques ou contrôlées, propres à chaque sujet. La seconde porte sur un éventuel impact de la modalité des processus attentionnels (verbaux ou visio-spatiaux) sur les performances en MCTV. Pour répondre à ces questions, nous avons administré à une soixantaine de sujets jeunes adultes, 18 tâches comportant des mesures de contrôle (anamnèse, raisonnement logique, niveau de dépression, de vocabulaire, ainsi que la vitesse de traitement), des mesures de MCTV, d’attention verbale automatique et contrôlée et d’attention visuo-spatiale, automatique et contrôlée également. L’analyse de nos résultats confirme bien l’intervention des processus attentionnels en MCT verbale, et plus précisément des deux types de processus, à savoir automatiques et contrôlés. Ce sont les processus attentionnels automatiques qui semblent intervenir de manière préférentielle pour l’information « item », tout comme pour l’information « ordre sériel ». Enfin, les processus attentionnels impliqués en MCT verbale semblent être spécifiques à la modalité verbale. Le présent travail démontre clairement la nature des processus attentionnels impliqués en MCT. Ceci nous permet d’obtenir de nouvelles données importantes d’un point de vue clinique. Face à un patient présentant un déficit en MCT verbale, notre étude suggère que nous pouvons axer notre travail sur les capacités attentionnelles automatiques.