Approche du vécu de la fratrie dont la maman est en situation de menace d’accouchement prématuré : étude exploratoire

Abstract

Dans cette recherche exploratoire, nous approchons le vécu de la fratrie et des parents lorsque la maman est en menace d’accouchement prématuré(MAP) afin d’appréhender ce que la situation de MAP peut susciter chez chacun. Pour cela, nous avons rencontré 5 familles dans lesquelles la maman était enceinte de 31 à 38 semaines d’aménorrhée. Nous les avons réparties en 3 groupes : personnes « contrôles », dames en MAP alitées à domicile et dames en MAP hospitalisées. Leurs enfants sont âgés de 2 à 5 ans. Cette recherche a eu lieu en 2 temps : avant et environ 4 semaines après la naissance. Durant ces 2 moments, nous avons rencontré le couple parental et l’enfant. Dans le temps 1, un entretien semi-structuré était réalisé avec les parents. Deux questionnaires étaient proposés : le STAI-Y et le QSC. Une séance de jeu avec l’enfant était également observée. Concernant les enfants, en plus de cette séance, une séance où ils jouaient seuls était présente. S’ils étaient âgés de moins de 4 ans, nous investiguions auprès des parents les manifestations d’anxiété présentes chez leurs enfants ainsi que 3 domaines pouvant être affectés : l’alimentation, le sommeil et la scolarité. S’ils avaient plus de 4 ans, un dessin de la famille et un autre de la grossesse étaient réalisés. Nous leur proposions également 2 tests projectifs : le Patte noire et le CAT. Dans le temps 2, un entretien semi-structuré était à nouveau réalisé avec les parents. Pour les enfants de plus de 4 ans, un dessin de la famille était une nouvelle fois demandé. Deux hypothèses principales ont guidé notre étude. D’après la première, la situation de MAP est source d’anxiété pour l’ensemble de la famille. Selon la deuxième, l’hospitalisation amène une dimension supplémentaire à cette anxiété. De par les résultats obtenus, il semblerait que l’anxiété soit plus élevée lorsque la maman est hospitalisée. Concernant les mamans alitées, il n’y aurait pas nécessairement une augmentation de l’anxiété dans toutes les familles comparativement au groupe « contrôle ». Nous constatons qu’une de nos deux hypothèses de bases est confirmée. D’autres hypothèses liées au soutien familial et social, l’anxiété des parents et l’âge de l’enfant ont également été posées. Toutefois, certaines d’entre elles ont été confirmées tandis que nous ne possédions pas d’assez d’informations pour en affirmer ou en infirmer d’autres.