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Objectif : zéro plagiat

Qui n’a jamais frémi en entendant cette phrase : « ... Et si vous copiez, c’est zéro ! ». A l’école primaire on parle de tricherie, dans l’enseignement supérieur on parle de plagiat ...

 

Le plagiat est, pour la majorité des étudiants, une notion floue. Les plus rigoureux se sentent désemparés par peur d’en être accusé, et les moins attentifs le négligent en pensant qu’un copier-coller juste pour une fois, ce n’est pas si grave ... Mais qu’est-ce que le plagiat exactement ? S’inspirer de ce qui a déjà été écrit pour produire un travail, c’est plagier ? Copier une définition, c’est plagier ? Citer les propos d’un auteur, c’est plagier ? Il est indispensable de prendre le temps de clarifier cette notion une fois pour toutes, d’autant que le plagiat peut s’avérer lourd de conséquences.

 

 

 

Plagiat : les dangers du copier/coller (Université de Sherbrook, septembre 2014)

 

Je me lance dans un travail ! Et je ne plagie pas, enfin … je crois … ?

Le premier réflexe lorsqu’on commence à travailler sur un sujet, c’est de se documenter. Pour ce faire, on utilise toutes les ressources disponibles : des livres, des articles, des rapports de recherche, qu'ils soient disponibles dans les bibliothèques ou sur le web. Ce réflexe est le meilleur qu’un étudiant puisse avoir s’il veut bien connaître le contexte dans lequel s’inscrit sa recherche.

Mais dès lors qu’on s’inspire d’autres savoirs, un danger apparaît : le plagiat.

Plagier, qu’est-ce que ça signifie exactement ?

 

Plagier (n. m.) : « copier en tout ou en partie le contenu [fond ou forme] d'une autre production dans sa propre production sans en citer la source »

(Le Nouveau Petit Robert, Paris, 2003, p.1962)

On associe souvent l’idée du plagiat à celle du « copier-coller ». S’il est vrai que cette pratique est une forme de plagiat (si on ne mentionne pas la source et qu'on ne met pas l'emprunt entre guillemets), cette vision du plagiat reste assez simplificatrice puisqu'il existe quantité d’autres formes de plagiat, parfois beaucoup moins évidentes. Et si elles sont moins manifestes, elles deviennent parfois totalement involontaires pour l'auteur ...

Le plagiat peut concerner des sources diverses : un texte en ligne, un texte en version papier, une communication orale, une idée originale, un schéma, un graphique, des données, des lignes de code, un cours ex-cathedra, un reportage télévisé, etc. Il revient à l'auteur de la nouvelle production de s'assurer au fur et à mesure de sa recherche qu'il conserve bien les références de chaque emprunt quelle qu'en soit la nature. Notez que même avec l'avis favorable de l'auteur, vous ne pouvez réutiliser sa production sans le mentionner !

Le plagiat n'est pas toujours affaire de copier-coller : la paraphrase ou la réécriture partielle est considérée comme une forme de plagiat lorsque la source n'est pas mentionnée.

La forme finale du travail n'a pas d'importance : que l'emprunt serve à un rapport écrit, un article, un exposé oral, un travail de groupe, un mémoire, une thèse, etc., un plagiat reste un plagiat.

 

 

Le plagiat en 10 exemples à éviter

 

1. Dans un travail, reprendre un texte d’Internet (une définition de Wikipédia par ex.) sans citer la source.

2. Dans une communication orale, paraphraser l’idée originale d’un auteur sans citer la source.

3. Dans un article, reprendre tel quel un passage de l'ouvrage d’un auteur sans citer la source.

4. Dans un ouvrage, réutiliser le schéma ou le graphique d’un tiers, sans citer la source.

5. Dans un texte, traduire un passage d’un autre texte, sans citer la source.

6. Dans un texte en ligne, réutiliser les passages d’un cours ex-cathedra, sans citer la source.

7. Dans un mémoire, la citation à l’identique renvoie à sa source, mais n’est pas faite entre guillemets.

8. Dans un article en ligne, reprendre le passage d’un texte personnel sans s’auto-citer.

9. Dans un travail collectif, un des auteurs reprend les propos oraux d’un orateur, sans citer la source.

10. Acheter ou utiliser un travail écrit par quelqu’un d’autre même si cette personne a donné son accord.

 

Bonnes pratiques

 

Le plagiat n'est finalement pas si obscur qu'il n'y paraît. Et la solution pour s'en préserver est simple : toujours citer correctement et explicitement ses sources. Pour ce faire, il existe également des règles de référenciation pour chaque domaine. Notez que l'insertion de la référence dans la bibliographie finale du travail n'est pas suffisante et que la référence doit apparaître au moment de l'emprunt. N'oubliez pas également de toujours préciser l'étendue de celui-ci, notamment par le recours aux guillemets. 

 

 

Règle d'Or

 

Citer sa source et préciser l'étendue de l'emprunt au moment où celui-ci apparaît dans votre travail.

 

 

En cas de doute, n’hésitez pas à demander à vos professeurs et à leurs assistants des informations supplémentaires concernant le plagiat. Dans le cadre de la rédaction du mémoire, votre promoteur reste votre meilleure ressource !

Lorsque le plagiat est avéré, il est souvent lourd de conséquences. L'Université de Liège, dans son règlement, précise en effet les sanctions en cas de plagiat (lire les deux articles relatifs au plagiat dans le règlement des études et des examens). Dans le but de sensibiliser les étudiants à cette thématique, l'Université a mis en place un outil de détection du plagiat (lire plus) qui peut être utilisé par les professeurs et assistants. 

 

S'appuyer sur les savoirs des autres : une démarche indispensable !

 

Il est légitime, lorsqu’on fait une recherche, de prendre appui sur des savoirs pré-existants. Il s’agit de s’inscrire dans une dynamique de consolidation et de prolongation des savoirs par la mise en réseau de ceux-ci. Dans ce contexte, le fait de citer ses sources permet de donner du crédit à la nouvelle recherche et à son auteur.

Plus spécifiquement, l'Université encourage le développement de l'esprit critique de ses étudiants. Il s'agit de développer une réflexion propre et inédite dans des domaines où des recherches ont déjà été faites. Dans le cadre d'un mémoire, c'est d'ailleurs un des points fondamentaux sur lequel l'étudiant est évalué.

Et puis, n'oublions pas qu'en citant les recherches d'autres chercheurs et en vous inscrivant dans le paysage scientifique, vous pourrez par la suite être mentionné à votre tour dans le travail des autres !

 

 

« Sur les épaules des géants »1

Si le plagiat est une fraude, le fait de s'appuyer sur d'autres productions pour produire un nouveau savoir est normal et même indispensable.

 

 

 

Pour en savoir plus

 

 

 

 

« Des nains sur des épaules de géants » est une métaphore de Bernard de Chartres qui montre l'importance de s'appuyer sur les chercheurs du passé pour construire les savoirs du présent.