La pratique intrapreneuriale dans les grandes entreprises belges : analyse de sa présence, impact sur leurs capacités innovantes et influence de la matière relative à la propriété intellectuelle

Abstract

L’intrapreneuriat est considéré par beaucoup de chercheurs comme étant une pratique efficace permettant aux entreprises d’atteindre plus rapidement certains de leurs objectifs. Il semble en effet être pour certaines d’entre elles indispensable pour rester innovante dans un environnement toujours plus concurrentiel. Un certain nombre de difficultés sont cependant relevées au sein des grandes organisations, mettant des barrières à sa mise en place et son épanouissement. Beaucoup d’auteurs sont dès lors sceptiques quant à leurs capacités à exploiter efficacement l’intrapreneuriat et à en retirer les divers avantages qu’il peut apporter. Grâce à des entretiens réalisés avec plusieurs acteurs occupant différentes fonctions dans trois grandes entreprises belges, nous avons constaté que l’intrapreneuriat peut finalement être implanté parmi celles-ci en surmontant partiellement les nombreux freins décrits dans la littérature. En revanche, elles font chacune clairement face à des difficultés. Tandis que la structure organisationnelle de l’une d’entre elles tend à restreindre son développement en interne, la trop grande liberté laissée aux intrapreneurs dans une autre rend fréquemment leur position inconfortable. Concernant son impact sur l’innovation en entreprise, nous avons établi que l’intrapreneuriat peut en être un catalyseur mais pas l’unique moyen d’y arriver à l’heure actuelle. Il a cependant un rôle important dans les entreprises qui souhaitent l’exploiter dans ce but. L’intrapreneuriat permettant entre autres l’expansion de la liberté donnée à l’expression de la créativité des travailleurs d’une entreprise, il peut naturellement mener à la naissance d’inventions. Parmi celles-ci, certaines sont brevetables. Cependant, rien ne règle la matière de l’appropriation d’inventions de salariés dans la législation belge. Les interviews réalisées avec les spécialistes de la propriété intellectuelle nous ont permis de constater que cela ne posait pas de problème dans ces entreprises. De plus, nous avons constaté que vraisemblablement, cette matière n’avait pas de corrélation établie avec le développement de l’intrapreneuriat dans les entreprises analysées.