Mémoire de fin d'études : "Concevoir à partir de l'expérience des personnes à mobilité réduite dans les musées : le cas du TrinkHall Museum de Liège."

Abstract

Bien souvent, lorsque les architectes conçoivent un espace, la relation avec le corps humain n'est pas prise en compte en architecture. S'ils le font, ils ont tendance à le faire suivant un corps standardisé, ou se réfèrent à leurs acquis. A travers ce mémoire, nous analysons les bâtiments d'une manière moins courante en architecture, c'est à dire en prêtant d'avantage attention à la manière dont un utilisateur spécifique fait l'expérience de l'espace bâti. Nous nous concentrons particulièrement sur les personnes à mobilité réduite car elles sont capables de détecter les obstacles et les qualités d'un bâtiment auxquels un architecte serait moins sensible. Par exemple, un toilette PMR adapté mais accessible par un composé de deux marches n'est pas un dispositif adapté, au même titre qu'une marche en plein milieu d'une salle d'exposition. Ce sont des obstacles pour les personnes à mobilité réduite mais également pour d'autres personnes. Ce mémoire débute par une étude préalable qui se concentre sur le handicap et ses relations avec le design et les musées. Ainsi, le lecteur a à sa disposition la terminologie et toutes les données nécessaires pour traiter les expériences des personnes à mobilité réduite. On pense souvent à tord que l'expérience de l'environnement est uniquement influencée par l'aspect visuel d'un bâtiment, alors qu'un espace est perçu à travers tous les sens. Pour mettre en pratique ses notions, nous nous penchons sur deux études de cas : le M Museum à Louvain, et le Van Abbemuseum à Eidhoven, afin de comprendre la manière donc les personnes à mobilité réduite perçoivent l'environnement. Cela permet au lecteur de se familiariser avec cette nouvelle manière de faire, moins conventionnelle. L'étude du TrinkHall museum à Liège constitue l'étude principale de ce mémoire. Il s'agit d'un musée qui défend l'expression artistique des personnes porteuses d'un handicap mental, c'est-à-dire qu'il expose les oeuvres de ses artistes réalisées dans un contexte d'atelier. Le musée est visité en compagnie de deux personnes à mobilité réduite. Grâce à la littérature et une entrevue avec l'architecte, nous obtenons plus d'informations sur le musée. Les résultats des visites avec les utilisateurs/experts sont ensuite comparés aux intentions de l'architecte pour mettre en évidence la manière dont celles-ci sont réellement vécues par les visiteurs du musée. L'architecture n'est pas seulement vue, elle est vécue par tous les sens, nous verrons que le mot esthétique prend alors un sens plus large. La dernière partie de ce mémoire est un résumé de tous les chapitres précédents. Nous démontrons que le fait d'impliquer de telles expériences sur l'environnement bâti peut donner lieu à des observations intéressantes, qui mettent l'accent sur des aspects auxquels nous ne sommes pas particulièrement sensible. En effet, il arrive parfois que l'architecte ait des intentions particulières en tête, mais que les utilisateurs/experts n'aient pas l'expérience de ses objectifs. Dès lors, la comparaison des deux point de vue, cumulés à la recherche littéraire faite en amont, permet d'obtenir une compréhension globale de l'espace bâti.