La fatigue compassionnelle responsable d'une diminution du bien-être dans la profession vétérinaire : prise de conscience ou résignation ?

Abstract

Dans une profession où la souffrance animale et/ou du propriétaire est au cœur des préoccupations, les vétérinaires s’exposent trop souvent aux traumatismes vécus par ceux-ci. Avec empathie et compassion, caractéristiques principales nécessaires à tout soignant, ils consacrent leur vie à améliorer le bien-être de leurs patients. Ce dévouement comporte un coût : la fatigue compassionnelle (FC). Ils éprouvent un stress occupationnel intense, menant régulièrement au burnout. Cumulé au stress post-traumatique secondaire vécu au quotidien, ils sont une population à risque. Il en résulte de nombreuses réorientations de carrière et une inquiétude majeure concernant leur bien-être. La communauté scientifique s’intéresse déjà au phénomène, principalement par l’intermédiaire d’études quantitatives. Celles-ci ont permis de mieux comprendre la FC par la mise en évidence d’une définition claire, des facteurs de risque et des symptômes exprimés, afin de mettre en œuvre des stratégies de défense. Ce travail rassemble ces données. Une étude qualitative a également été réalisée auprès des vétérinaires. S’intéressant à l’aspect émotionnel de la problématique, l’objectif est d’évaluer si les vétérinaires ont conscience : de leur exposition à la FC, de l’exposition à l’euthanasie comme facteurs favorisant et de leur niveau de FC. Dix questions « ouvertes » ont été posées à des volontaires au cours d’entretiens individuels. Bien que tous les vétérinaires expérimentent un certain niveau de FC au cours de leur carrière, ils ne doivent pas se résigner ! Des solutions existent pour améliorer leur quotidien. Et le premier pas est la prise de conscience par la connaissance et l’instruction.