Utilité de la radiographie dans l'évaluation du braconnage par tir à fusil à plomb sur le phoque veau marin (Phoca vitulina) et le phoque gris (Halichoerus grypus) sur les côtes du Nord-Pas-de-Calais entre 2017 et 2022

Abstract

Depuis une dizaine d’année, le nombre de phoques des Hauts de France est en augmentation. Sur les sites de la baie de Somme à Dunkerque, un maximum de 402 phoques gris (Halichoerus grypus) en juillet 2016 et un maximum de 709 phoques veaux marins (Phoca vitulina) en juillet 2017 ont été comptés. Les êtres humains fréquentent également ces côtes et la cohabitation n’est pas aisée. En effet, les humains accusent les phoques d’endommager les filets de pêche et de réduire les stocks de poissons disponibles pour la pêche. Ainsi, les phoques peuvent être braconnés, notamment au fusil à plomb. Des études en Californie et au Canada ont mis en évidence l’importance du braconnage aux armes à feux sur les pinnipèdes . Dans ce travail, la recherche est focalisée sur la détection de plomb dans les têtes de 16 phoques veaux marins et 4 phoques gris échoués entre 2017 et 2022 sur les plages du Nord Pas de Calais. Une étude a mis en évidence que la présence et le nombre de plombs détectés par la radiographie ne diffèrent pas significativement des résultats obtenus à l’aide du scanner. La radiographie a donc été choisie pour réaliser les examens. Le coût et la facilité d’accès influencent également le choix de la méthode. Des radiographies de la tête ont été réalisées sur chacun des 20 pinnipèdes inclus dans ce travail. Les radiographies ont ensuite été analysées afin de détecter et quantifier la présence de plombs. Des plombs de chasse ont été retrouvés dans quatre têtes de phoque. Ceux-ci appartiennent tous à l’espèce de phoque veau marin (Phoca vitulina) et ce sont tous échoués suite à une prise dans un filet de pêche. Les phoques étaient affaiblis et cela a permis aux humains de les approcher pour les tirer.