Vivre (dans) l'attente. Une ethnographie d'un centre d'accueil collectif pour demandeur·se·s de protection internationale à Liège, avec un focus sur l'expérience des femmes

Abstract

Pour les demandeur·se·s de protection internationale, l’arrivée dans un centre d’accueil collectif ouvre une nouvelle étape de leur parcours d’exil. Les demandeur·se·s de protection internationale désormais qualifié·e·s de résident·e·s sont dès ce moment soumis·e·s au cadre institutionnel imposé par l’État par l’intermédiaire du centre d’accueil désigné pour eux. Commence alors une attente qui dure pendant l’ensemble de la procédure de demande de protection internationale, traité par le Commissariat Général pour Réfugiés et Apatrides (CGRA). Les répercussions négatives de cette attente sont corrélées d’une part, à la longueur de cette procédure, mais aussi à son caractère indéfini et aléatoire. Ce mémoire analyse le vécu des résident·e·s à l’aune de ce « temps suspendu », cette césure, étudiant de manière transversale diverses dynamiques de pouvoir en jeux. De plus, un point d'attention sera réalisé sur la maternité au sein de ces centres d’accueil collectif en questionnant dans quelle mesure le statut de mère peut-il aider ou porter préjudice aux les femmes à traverser cette période d’attente ?