Évaluation de l'efficacité de la thérapie contrainte induite chez les patients aphasiques

Abstract

Ces dernières années, l’intégration des approches de neuropsychologie cognitive et fonctionnelle a permis de mettre en œuvre des programmes thérapeutiques personnalisés et adaptés aux besoins spécifiques des patients (Chomel-Guillaume et al., 2021). Le présent mémoire vise à déterminer, si au sein du contexte de l’aphasie chronique, une thérapie se concentrant exclusivement sur le langage oral se révèle plus efficace qu’une approche multimodale, permettant l’exploitation de toutes les modalités communicationnelles, qu’elles soient verbales ou non verbales. Dans cette optique, deux groupes de 3 patients ont été constitués, comprenant chacun deux patients non-fluents et un patient fluent. L’un de ces groupes a reçu la thérapie contrainte induite et l’autre a bénéficié d’une thérapie basée sur les ateliers « Parlures ». Parallèlement, l’étude a pour but d’évaluer si l’efficacité de la thérapie contrainte induite découle davantage sur la contrainte imposée ou de l’intensité habituellement appliquée. Pour cela, les deux méthodes thérapeutiques ont été administrées à une intensité réduite, se rapprochant ainsi des paramètres couramment employé dans la pratique clinique avec les patients aphasiques en phase chronique. À la suite de notre intervention, les patients n’ont pas manifesté une grande différence notable entre les deux thérapies suggérant que la thérapie contrainte induite n’est pas plus efficace qu’une thérapie multimodale. De plus, les résultats obtenus n’étaient pas très concluants, montrant peu de différences significatives entre les deux moments d’évaluation. Ces observations tendent à indiquer que le facteur clé de l’efficacité de la thérapie contrainte induite réside dans son intensité plutôt que dans la contrainte elle-même.