Impact des plantations de peuplier hybride sur les patrons temporels d'activité de la méso et grande faune au Québec

Abstract

Les plantations forestières représentent 7% de la superficie globale des forêts et ce nombre est en constante augmentation. Au Québec, la superficie occupée par le peuplier hybride était d’environ 10 000 ha en 2011 et à 90% située en milieu forestier. De plus, on estime à 1500 ha le reboisement annuel en peuplier hybride sur le sol Québécois. Toutefois, l’impact de ces plantations sur la biodiversité et notamment sur la faune est encore très méconnu au Québec. Ce mémoire s’intéresse tout particulièrement à l’impact des plantations de peuplier hybride en milieu forestier sur les patrons temporels d’activité de la méso et de la grande faune. Une soixantaine de pièges photographiques ont été répartis au sein de plantations de 1 à 3 ans, de plantations de 6 à 10 ans, de zones de régénération naturelle après coupe sévère, de coupes jardinatoires et d’érablières matures n’ayant subi aucune perturbation d’origine anthropique depuis plus de 60 ans. Aucune différence d’occupation temporelle du milieu n’a pu être mise en évidence entre les plantations de peuplier hybride et les autres types de peuplement aménagés ou non aménagés. Cependant cette étude a permis de révélée une occupation plus nocturne des jeunes plantations par le Cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) et l’Orignal (Alces americanus) par rapport aux plantations de 6 à 10 ans. De la même manière, une analyse du comportement a pu montrer une utilisation différente de ces milieux par ces deux espèces d’ongulés. La fréquentation temporelle du milieu par le cerf de Virginie varie également entre la période hors chasse et la période de chasse au sein des plantations de 6 à 10 ans. Ces plantations, plus âgées et difficilement praticables, pourraient servir de « refuge » pour ces animaux durant la chasse. Ainsi les plantations de peuplier hybride, une fois la canopée refermée, ne semblent pas affecter les patrons d’activité de la faune. Une étude sur les patrons d’abondance et de distribution serait toutefois nécessaire pour conclure sur l’effet des plantations sur la méso et grande faune.