Evalutation du pouvoir d’attractivité des acides aminés sur le sens de l’odorat de la carpe commune (Cyprinus carpio, Cyprinidae) en vue de leur utilisation dans un paradigme de conditionnement olfactif

Abstract

Les poissons téléostéens usent de leurs sens chémosensoriels, tels l'olfaction et la gustation, pour la détection des composés non-volatiles, qui leur donnent des informations précieuses sur l’environnement. Les acides aminés sont généralement identifiés comme indices olfactifs comportementalement pertinents pour les téléostéens et reconnus pour influer leur comportement alimentaire. Les poissons sont capables d'apprentissage associatif mais les études portant sur leur conditionnement olfactif restent rares. Notre étude avait pour objectif la détermination, pour la carpe commune (Cyprinus carpio, Cyprinidae), sur base des résultats obtenus par Saglio, Feauconneau & Blanc (1990), de la combinaison d'acides aminés leur plus olfactivement attractive en vue de son utilisation ultérieure comme stimulus déclencheur lors d'une tâche de conditionnement olfactif. L'expérience a été divisée en trois parties distinctes mais complémentaires. Dans un premier temps, nous avons successivement et aléatoirement soumis les sujets à 4 mixtures d'acides aminés, opposées deux à deux, pour un total de 6 conditions. Puis, nous avons entraîné des groupes de 3 individus à s'orienter, après administration du stimulus déclencheur, vers l'odeur d'un morceau de viande décomposée en recourant à une méthode combinant, à la fois, conditionnement opérant et répondant. Enfin, nous avons testé l’efficacité de l'apprentissage olfactif associatif en exposant ces mêmes sujets à 3 conditions expérimentales (eau – mixture d'acides aminés – solution odorante de viande décomposée). Malheureusement, les résultats de l'étude de l'attractivité ne nous permirent pas de déterminer la combinaison d'acides aminés la plus stimulante. L'apprentissage associatif semblait, quant à lui, être une réussite. Néanmoins, pour les résultats de la dernière partie de l'expérience, il convient de se reporter au mémoire d'Eléonore Sepchat, étudiante de 2ème Master en Sciences Biologiques, avec laquelle j'ai travaillé en partenariat, pour juger de l'efficacité réelle du conditionnement olfactif réalisé.