Evaluation de la prise en charge des troubles du langage chez le patient aphasique : une approche par IRMf

Abstract

L’avancée des techniques d’imagerie cérébrale, et en particulier l’IRMf permet d’étudier les corrélats cérébraux associés à la récupération spontanée des fonctions cognitives après une lésion cérébrale ainsi que les corrélats cérébraux associés à la prise en charge de patients cérébrolésés. Malgré ce potentiel, à l’heure actuelle, très peu d’études ont essayé de tirer profit de l’IRMf pour mieux comprendre les corrélats cérébraux associés aux effets de rééducation cognitive chez le sujet cérébrolésé et cela particulièrement chez le patient ayant des troubles de nature langagière. Dans le cadre de troubles aphasiques, différentes études ont mis en évidence une altération du contrôle cognitif qui aurait d’ailleurs un rôle causal direct avec les processus langagiers. Dans ce contexte, l’objectif de ce mémoire est d’étudier l’impact au niveau des corrélats cérébraux d’une technique de rééducation langagière nouvelle visant le rétablissement du contrôle langagier chez le patient aphasique fluent. Cette rééducation a été administrée à une patiente aphasique fluente présentant un déficit de maintien et de contrôle des activations. Les résultats suggèrent un meilleur contrôle des processus inhibiteurs concernant les informations phonologiques et sémantiques qui semble influencer les capacités d’inhibition verbale mais qui n’a pas eu d’impact au niveau de la mémoire à court terme phonologique. Suite à la thérapie phonologique, nous avons constaté une amélioration significative des performances à la ligne de base comportant les mots entraînés ce qui suggère un meilleur contrôle des processus de contrôle inhibiteur. Cependant, des résultats opposés ont été mis en évidence à la ligne de base post-thérapeutique comportant des mots non entraînés avec une diminution significative des performances. Les résultats obtenus en IRMf semblent indiquer une amélioration des processus de contrôle inhibiteur suite à la thérapie pour la tâche phonologique mais pas pour la tâche sémantique dont les performances ont diminué. Par ailleurs, les deux tâches administrées en IRMf ont entraîné un changement des activations. Notons que l’amélioration des performances à la tâche phonologique semble être associée à une diminution des activations de certaines régions cérébrales suite à la thérapie.