Investigation des difficultés et des facteurs associés à la reprise du travail suite à une cérébrolésion. Apport de la tâche informatisée NeWorld

Abstract

Les conséquences d’une lésion cérébrale sont variées, nombreuses et peuvent mener le sujet à se désinsérer socialement et parfois même professionnellement. Sur base d’entretiens cliniques effectués avec cinq sujets cérébrolésés, ce mémoire a pour objectif principal de recenser les difficultés et les freins auxquels sont confrontés ces personnes lorsqu’elles sont de retour dans leur milieu professionnel. Ce mémoire recense également les facteurs positivement associés à une reprise de l’activité professionnelle. La tâche informatisée « NeWorld » sera administrée à chacun d’eux afin d’évaluer son potentiel prédictif des difficultés réellement rencontrées par le sujet. Cette tâche évaluant les capacités de multitâches fournit des résultats sous forme d’indices cognitifs nécessaires à sa réalisation. La littérature faisant état d’une multitude de difficultés, de facteurs et de variables personnels intervenant lors du processus de réinsertion, nous avons émis l’hypothèse que nous recenserons des patterns de difficultés et de facteurs favorisant le retour au travail divers et variés. De plus, nous espérions démontrer que l’utilisation de la tâche « NeWorld » permettrait de mettre en évidence les difficultés réellement rencontrées par ces sujets. Les analyses ont permis de mettre en lumière des difficultés et des freins relatifs à la présence de fatigue et de douleurs mais aussi à des déficits cognitifs, sensoriels, psychologiques et à la perte d’autonomie que cela implique. Le retour au travail est visiblement favorisé par la présence du soutien et des encouragements de la part de l’entourage, le besoin d’un « retour à la normale », la présence d’une certaine pression financière, l’amélioration de l’état de santé général ainsi que par la pression liée aux responsabilités professionnelles. L’analyse des résultats obtenus à la tâche informatisée avec les réponses fournies par les sujets ont permis de mettre en évidence une certaine cohérence pour seulement deux indicateurs cognitifs sur huit. Nous pouvons en conclure que la tâche informatisée pourrait, sous réserve de certaines conditions, participer à l’élaboration d’un accompagnement personnalisé. De par la pluralité de variables confondantes et la présence de facteurs personnels, nous espérons avoir démontré l’importance d’un accompagnement adapté et spécifique pour chacun des sujets.