Quel est le lien entre les traitements médicamenteux des patients de plus de 65 ans vivant en maison de repos de la province de Liège et leurs stades de fragilité ?

Abstract

RESUME Contexte théorique : La polymédication est au cœur de toutes les discussions. Dans les maison de repos belges, le sujet âgé consomme en moyenne 4,5 médicaments par jour. Actuellement, une des pistes qui pourrait avoir un impact positif sur le traitement de la fragilité est la réduction de la polymédication. En effet, les personnes fragiles sont plus enclines à être polymédiquées que les personnes non fragiles. Les objectifs de cette étude est de démontrer quelles classes de médicaments dominent ainsi que ceux qui sont potentiellement inappropriés chez les personnes âgées en fonction des 3 niveaux de fragilité du phénotype de Fried. Matériels et méthodes : Nous avons analysé les données de la première année de suivi de la cohorte SENIOR (Sample of Elderly Nursing home Individuals : an Observational Research). Celle-ci est composée de 662 personnes âgées de plus de 65 ans vivant dans 28 maisons de repos de la Province de Liège. Les traitements médicamenteux ont été évalués en utilisant, d’une part, les codes ATC (Anatomique, Thérapeutique et Chimiques) et d’autre part, les critères STOPP de l’outil STOPP/START pour les prescriptions médicamenteuses potentiellement inappropriées. Résultats : Après la première année de suivi, 602 sujets dont 442 femmes ont pu être inclus dans les analyses. Les personnes âgées fragiles sont les plus âgées (85,07 ± 8,4) et consomment le plus de médicaments (10,41±3,60).32% des sujets fragiles consommaient au moins un médicament de la classe thérapeutiques ATC « H » étant « les hormones systémiques sauf les hormones sexuelles et les insulines ». Cependant, pour la classe thérapeutique « M », ce sont 18,9% personnes pré-fragiles qui consommaient au moins un médicament de cette classe. Concernant les médicaments potentiellement inappropriés, le critère « B5 » qui correspond à la prise d’amiodarone en première intention d’une tachycardie supraventriculaire est prescrit chez 7,7% des sujets non fragiles. Le critère « C6 » qui est définie comme étant la prise d’un antiagrégant plaquettaire et d’un anticoagulant oral pour artériopathie stable était prescrit chez 2% des sujets fragiles. Conclusion : La fragilité a un impact au niveau de la consommation de médicaments. Cependant, certaines limites font que l’échantillon étudié ne peut pas être représentatif de la population de maisons de repos, limitant ainsi la transposition des résultats.