Âge subjectif versus âge chronologique : Lequel prédit le mieux le fonctionnement de la mémoire autobiographique chez les personnes âgées ?

Abstract

Contexte : Trois variables théoriques ont retenu notre attention. La mémoire autobiographique est la mémoire des évènements passés vécus personnellement. Elle regroupe des informations de type épisodiques et sémantiques qui sont touchés différemment par le vieillissement. Nous avons ensuite introduit la notion de variabilité individuelle et l’explication fournie par la réserve cognitive. La réserve cognitive se caractérise par la capacité à utiliser des approches de traitements existantes ou à recruter des réseaux compensatoires pour faire face aux détériorations cérébrales. De nombreux facteurs y contribuent. Parmi ces derniers, nous aborderons la santé, le parcours scolaire et professionnel et les activités. Par la suite, nous parlons de l’âge subjectif, qui est un concept référant à l’âge que les personnes ont l’impression d’avoir. Nous l’aborderons ici sous plusieurs de ces facettes.

Objectifs : L’objectif principal de cette recherche était de découvrir quel type d’âge (l’âge subjectif ou l’âge chronologique) était le plus fortement associé avec les performances de mémoire autobiographique. En outre, puisque la littérature étudiant les liens entre nos trois variables théoriques est quasiment inexistante, notre étude sera une des premières à s'y intéresser.

Méthodologie : Une tâche cognitive (l’Autobiographical Interview) ainsi que des questionnaires (sur l’âge subjectif et les facteurs de vie) ont été administrés à 49 sujets ayant entre 60 et 92 ans. Le fonctionnement cognitif global a été évalué à l’aide la MOCA.

Résultats : Les résultats sont peu concluants. Nous n’observons qu’une relation significative entre l’âge subjectif physique et la fréquence des activités de loisirs. L’influence des autres variables (ou des facteurs qui y contribuent) n’est pas significative.

Conclusion : Nos résultats ne confirment donc pas notre hypothèse générale de base postulant que l’âge subjectif influencerait les performances en mémoire autobiographique. Nous montrons seulement qu’il existe bien une relation entre un des facteurs de réserve cognitive (à savoir la fréquence des activités de loisirs et une des facettes de l’âge subjectif (en l’occurrence, l’âge subjectif physique).