Contraception chez les femmes d’origine africaine à Liège : connaissance, attitudes et pratiques

Abstract

RESUME Introduction : Les services rendus par le planning familial (PF) sont importants car ils orientent la population en matière de santé sexuelle et génésique et ils sensibilisent les patients à la problématique de l’espacement des naissances. Dans de nombreux pays du Sud, le PF revêt une connotation négative au point que les idées reçues sur le PF découlant des cultures ou des traditions font obstacle à la pratique contraceptive moderne et exposent les femmes africaines à de nombreux risques de santé. Des études ont montré que malgré l’immigration, la femme immigrée maintient ses croyances, ses opinions, ses attitudes et ses comportements à l'égard de la contraception. Mais son comportement social en matière de contraception peut être modifié dans le pays d’accueil. Dans cette étude, la durée de séjour en Belgique sera prise en compte pour évaluer son influence sur la connaissance, attitude et pratique en matière de contraception chez les femmes africaines à Liège. Objectif : Une enquête, menée auprès de femmes d’origines africaines à Liège, a permis de collecter les informations quant aux connaissances, attitudes et pratiques en matière de contraception. Matériel et Méthode : Une enquête a été menée du 15 janvier 2019 au 15 mars 2019, auprès de femmes immigrées se présentant en consultation dans un cabinet médical et dans trois centres de PF à Liège. Nous avons analysé nos données en utilisant le logiciel R pour les analyses statistiques : tri croisé et régression multiple. Résultats : Deux cent six femmes ont répondu à l’enquête : 23,8% des participantes n’ont aucune idée de la contraception et que 21,8% pensent qu’elle est mauvaise pour la santé. Seules 38,9% pensent qu’elle empêche la fécondation de l’ovule. Cinquante % des participantes à l’enquête n’utilisent pas la contraception (44,4% des participantes sont nées en Belgique ; 55,7% y vivent depuis au plus 5 ans ; 48,7% y vivent depuis plus de 5 ans). Conclusion : Les connaissances et pratiques ne sont pas optimales. Le rôle du personnel médical des PF et du cabinet médical est donc primordial : rôle d’explication qui nécessitera notamment de bien comprendre les limites liées aux a priori et croyances. Mots clés : contraception, connaissance, attitude, pratique, femme africaine.