Liens entre qualité du sommeil et dynamique de la réactivité corticale chez des individus âgés entre 50 et 70 ans

Abstract

L’âge est associé, en général, à une perturbation de la qualité de la régulation de l’éveil et du sommeil. L’altération de l’équilibre éveil-sommeil peut être quantifiée au moyen de l’électroencéphalogramme (EEG) durant le sommeil et durant l’éveil. On peut par ailleurs coupler l’EEG à la stimulation magnétique transcrânienne (TMS) pour évaluer l’excitabilité corticale. L’EEG durant le sommeil ainsi que l’excitabilité corticale à l’éveil sont affectés par l’âge mais leurs liens n’ont pas encore été étudiés à ce jour. Dans le cadre de ce travail, nous avons investigué les liens potentiels entre la qualité du sommeil et l’excitabilité corticale chez 101 personnes âgées et en bonne santé de 50 à 70 ans. Le protocole d’étude a consisté en une nuit de sommeil de base suivie d’une extension d’éveil de 20 heures ponctuée par 5 sessions TMS-EEG. L’objectif des sessions TMS-EEG a été d’étudier et enregistrer la réponse neuronale (représentant l’excitabilité corticale) suite à des séries d’impulsions électromagnétiques. L’évolution des moyennes des réponses neuronales a permis d’obtenir le profil de l’excitabilité corticale tout au long de l’extension d’éveil. Les résultats ont montré une corrélation négative entre une variable de fragmentation du sommeil (temps d’éveil après le premier endormissement) et l’excitabilité corticale. Une tendance statistique a été mise en évidence entre une seconde variable de fragmentation du sommeil (nombre d’éveils nocturnes) et l’excitabilité corticale. Par contre, les indices d’abondance en ondes lentes, qui constituent un marqueur avéré de la pression de sommeil, n’ont pas montré de corrélation avec l’excitabilité corticale. D’une manière générale, les variables de fragmentation du sommeil semblent donc plus liées à l’excitabilité corticale que les variables quantifiant les ondes lentes et leur variation est corrélée négativement à la variabilité de l’excitabilité corticale.