Le régionalisme critique en Franche-Comté. Voyage à travers une identité dans le Haut-Doubs

Abstract

Comme bien des régions aujourd’hui, la Franche-Comté semble vouer un intérêt particulier à protéger son identité culturelle ainsi que son patrimoine architectural. Cette volonté de conservation s’effectue dans un monde où la mondialisation et la globalisation ont « exercé une action d’usure et d’érosion aux dépens du fonds culturel », comme le souligne le philosophe Paul Ricoeur. Ainsi, nous faisons face à une modification constante de notre environnement en dépit de nos savoirs déjà établis. Dès la nuit des temps, l’Homme a su dompter son environnement et s’adapter à son époque. La Franche Comté ne fait pas exception. Des premières traces du village au néolithique en passant par l’ère industrielle et jusqu’à nos jours, les Hommes ont su maîtriser les contraintes géographiques et climatiques de la montagne jurassienne, en innovant des systèmes ingénieux tenant compte directement de ces facteurs naturels. L’habitat en tient forcément compte. Nous y verrons alors se développer une architecture qui s’intégrera au fil du temps dans le paysage franc-comtois. Qu’en est-il aujourd’hui en Franche-Comté ? Nous pouvons y observer un effort de préservation d’un témoin d’identité du territoire. Les projets de maisons cubiques dites « design » ou « au goût du jour » sont presque inexistants ou alors très mal acceptés par les populations locales. Par conséquent, ces derniers s’intègrent difficilement dans le paysage Franc Comtois. En parallèle, des projets d’habitats contemporains prennent naissance, en se basant sur certaines caractéristiques des typologies des anciennes fermes comtoises. Ajouté à cela, libre aux architectes et à leur créativité, de développer une architecture innovante dans ce contexte. Nous pouvons alors parler ici d’un régionalisme critique qui allie subtilement marques de tradition et marques de modernité. Cependant, au-delà d’un respect du paysage, de la typologie du bâti et de l’architecture, ne serait-ce pas une volonté de témoigner d’une identité locale propre aux Francs-Comtois dont l’architecture est l’un des modèles garantissant ce particularisme ?