L'hémiplégie laryngée chez les chevaux : traitements actuels et perspectives pour l'avenir

Abstract

L’hémiplégie laryngée est une pathologie que l’on retrouve fréquemment chez les chevaux de sport et de course. Elle résulte d’une dégénérescence du nerf laryngé récurrent gauche qui aboutit à une paralysie du muscle crico-aryténoïdien dorsal, qui constitue l’unique muscle abducteur du larynx. Les chevaux atteints souffrent d’intolérance à l’effort et de cornage inspiratoire. L’endoscopie à l’effort constitue le moyen diagnostic majeur et une classification en trois grades en découle. Le traitement gold standard est la laryngoplastie qui consiste à placer une prothèse afin de maintenir le cartilage aryténoïde en abduction. Cette intervention est fréquemment couplée à une ventriculo-cordectomie. Cette pathologie étant largement étudiée, des traitements innovants sont dès lors proposés tels que la réinnervation laryngée. Il s’agit de la technique la plus physiologique, elle consiste à implanter le nerf cervical 1 ou 2 dans le muscle crico-aryténoïdien dorsal. Cette nouvelle thérapie à l’avantage de présenter peu de complications mais nécessite un délai nettement plus long avant d’obtenir un larynx fonctionnel. De nombreuses études sont actuellement en cours afin de proposer des traitements pour le futur. Parmi ceux-ci, l’utilisation d’un pacemaker laryngé a été étudié chez le cheval. En outre, la médecine régénérative constitue également une alternative thérapeutique pour l’hémiplégie laryngée. Les cellules souches ont un grand intérêt car elles représentent une source de cellules de Schwann. Il s’agit de cellules essentielles pour la régénérescence nerveuse. Ce travail a également abordé la problématique équivalente en médecine humaine. Ainsi, l’hémiplégie laryngée du cheval peut être apparentée à la paralysie laryngée unilatérale chez l’homme. Certains traitements innovants tels que la réinnervation laryngée et l’utilisation de pacemaker sont également utilisés chez l’homme. L’évolution des traitements en médecine humaine pourrait s’avérer utile pour la recherche de nouveaux traitements dans le cadre de la pathologie chez le cheval mais il faut garder à l’esprit que les enjeux sont très différents.