Quels sont les facteurs de risque, les moyens diagnostiques, les choix thérapeutiques et les recommandations adéquates pour un cheval de sport souffrant du syndrome d'ulcères gastriques ?

Abstract

Le syndrome des ulcères gastriques équins (EGUS : « Equine Gastric Ulcer Syndrome ») est une pathologie très fréquente chez le cheval de sport. Sa prévalence est très élevée, atteignant plus de 58% pour les ulcères de la portion non glandulaire et plus de 64% pour les ulcères de la portion glandulaire chez les chevaux de jumping. Ce syndrome a un caractère multifactoriel et peut donc atteindre n’importe quel type de cheval. Ceux-ci peuvent être prédisposés à cette pathologie pour deux raisons majeures. La première dépend de l’anatomie et de la physiologique de leur estomac. Il est relativement petit et produit en permanence de l’acide gastrique. La seconde raison est la gestion alimentaire actuelle des chevaux de sport. En effet, ceux-ci sont souvent soumis à une ration qui est bien loin de leur alimentation physiologique (rations riches en carbohydrates fermentescibles et pauvres en fibres, rationnement peu fréquent). De plus, les chevaux sont soumis à un nombre considérable de facteurs de risque, tels que : le stress, l’exercice intense, l’utilisation fréquente d’anti-inflammatoires, des périodes de jeûne prolongé, ... Le diagnostic de certitude s’effectue via la gastroscopie. Elle permet de différencier la portion gastrique atteinte lors de la pathologie (muqueuse squameuse ou muqueuse glandulaire). Cette aide à la différenciation permet d’adapter le traitement. Le but principal de la thérapie médicamenteuse est de diminuer l’acidité gastrique pour faciliter la cicatrisation des ulcères. Trois catégories de médicaments peuvent être utilisées : les antiacides, les protecteurs de muqueuse gastrique et les stimulants de la barrière mucus-bicarbonate. Les études montrent que l’oméprazole per os seul est le traitement le plus efficace dans la guérison des ulcères gastriques de la muqueuse squameuse. Toutefois, en ce qui concerne les ulcères de la muqueuse glandulaire, un débat existe encore entre le misoprostol per os et l’oméprazole per os combiné à des protecteurs de muqueuse, tel que le sucralfate, pour favoriser la guérison des ulcères glandulaires. Des mesures préventives sont également indispensables pour la réussite du traitement et la prévention de la maladie.