Le syndrome du nez blanc en Amérique du Nord : de l'émergence d'une maladie à l'effondrement des espèces de chauves-souris hibernantes
Careil, Laureline
Promotor(s) : Linden, Annick
Date of defense : 2-Jul-2020 • Permalink : http://hdl.handle.net/2268.2/9787
Details
Title : | Le syndrome du nez blanc en Amérique du Nord : de l'émergence d'une maladie à l'effondrement des espèces de chauves-souris hibernantes |
Author : | Careil, Laureline |
Date of defense : | 2-Jul-2020 |
Advisor(s) : | Linden, Annick |
Committee's member(s) : | Thiry, Etienne
Humblet, Marie-France |
Language : | French |
Discipline(s) : | Life sciences > Veterinary medicine & animal health |
Institution(s) : | Université de Liège, Liège, Belgique |
Degree: | Master en médecine vétérinaire |
Faculty: | Master thesis of the Faculté de Médecine Vétérinaire |
Abstract
[fr] Le Syndrome du Nez Blanc est une mycose associée à une mortalité de masse chez les espèces de chauves-souris hibernantes d’Amérique du Nord, dont l’agent causal reconnu est l’ascomycète Pseudogymnoascus destructans. Le pathogène associé à la maladie a été détecté pour la première fois dans l’état de New York en février 2006. La génétique nous renseigne sur l’origine européenne de la souche virulence, qui aurait traversé l’Atlantique via l’activité humaine. Il s’agit d’un champignon saprophyte et psychrophile que l’on retrouve communément dans les grottes en Europe et en Asie. Son optimum thermique correspond à la température des hibernacles, où les chauves-souris hibernantes d’Amérique du Nord restent en moyenne de mi-novembre à mi-avril. Le champignon est alors un parasite opportuniste, profitant de la quasi-absence d’immunité des chauves-souris en état de torpeur. Il se répand dans l’épiderme, au niveau des surfaces glabres de leur corps. Cette affection induit l’augmentation de la consommation des réserves énergétiques, ainsi que des perturbations comportementales, comme des réveils répétés, et des vols diurnes anormaux. Les chauves-souris émaciées meurent en grand nombre au cours de l’hiver. Le nom de la maladie provient des lésions macroscopiques retrouvées sur les chauves-souris infectées : la membrane des ailes, les oreilles et le museau sont envahis d’hyphes blanchâtres.
On compte 12 espèces de chauves-souris hibernantes sensibles en Amérique du Nord. Les espèces les plus gravement touchées sont Myotis septentrionalis, Myotis lucifugus et Myotis sodalis. D’autres espèces sont moins sensibles, et des études récentes cherchent à comprendre quels traits sont à l’origine de leur résistance et/ou tolérance. En Europe et en Asie, des individus de plusieurs espèces ont été diagnostiqués porteurs de la maladie, mais aucune mortalité de masse n’y a été associée.
Dès son émergence, la progression de la maladie à travers l’Est des USA et du Canada a été fulgurante, notamment via les multiples migrations des chauves-souris porteuses des spores. En juillet 2019, 33 états américains et 7 provinces canadiennes ont déclarés des cas de syndrome du nez blanc sur leur territoire. Depuis le début de l’épizootie, c’est plus de six millions de chauves-souris qui ont été décimées, certaines espèces se rapprochant dangereusement de l’extinction.
Les enjeux actuels des réseaux de surveillance de la santé de la faune sauvage sont de taille, car il s’agit de comprendre le cycle du pathogène pour tenter de réduire son impact, et de protéger les chauves-souris menacées, sans bouleverser les écosystèmes ou induire des résistances dans l’environnement. Cela passe par la sensibilisation de la population, et des mesures sanitaires à appliquer lors de la visite des hibernacles par les scientifiques, pour éviter que les activités humaines contribuent à nouveau à propager les spores du champignon mortel.
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