Spatialisation des impacts économiques de la fermeture d'une centrale nucléaire : le cas de Tihange

Abstract

Les trois réacteurs de la centrale nucléaire de Tihange située à Huy, en milieu urbain vont être mis à l’arrêt entre 2023 et 2025. La question des impacts de cette fermeture se pose et plus précisément celle de l’échelle spatiale pertinente pour les traiter. Les impacts liés à la fermeture d’une centrale nucléaire peuvent être de plusieurs types (économiques, écologiques, risque de pénurie d’approvisionnement en électricité, …), ce travail se concentre sur certains impacts économiques. Il ressort de la littérature que l’échelle spatiale des impacts de la fermeture d’une centrale nucléaire est communale ou locale. Concernant le site de la centrale de Tihange, l’échelle spatiale de traitement de l’impact au niveau des emplois est intercommunale pour les emplois directs, ponctuelle pour les emplois indirects (sous-traitants) et communale pour les impacts sur les revenus municipaux. Concernant les impacts sur les emplois induits, le marché de l’immobilier et le développement économique, trop peu d’informations sont disponibles pour analyser la répartition spatiale de ces impacts. Après la détermination des échelles spatiales pertinentes au traitement des impacts économiques, la piste de la reconversion du site est analysée au travers des projets de reconversion de centrales nucléaires dans le monde. Dix projets de reconversion ont été recensés pour l’ensemble des 97 centrales nucléaires en démantèlement traitées dans ce travail. Il en ressort que les projets de reconversion des sites concernent des domaines variés : industries, technologies, entrepôt, recherche, énergies et formation. La littérature traitant de la reconversion de sites industriels urbains non nucléaires affirme que deux éléments importants pour une reconversion réussie sont un partenariat public-privé-social dans des domaines variés et la participation des populations locales.