Evaluation précoce des facteurs sous-tendant l'acquisition du langage écrit chez des enfants allophones scolarisés en première année primaire : investigation du caractère prédictif d'une épreuve de répétition de non-mots cross-linguistique.

Abstract

Au fil des années, de plus en plus d’enfants allophones fréquentent les écoles belges. Ce phénomène demeure un réel défi pour les logopèdes au quotidien lorsqu’il s’agit d’identifier le plus fidèlement et précocement possible la présence d’un trouble dans l’acquisition du langage écrit chez ces personnes. En effet, malgré l’existence de nombreuses batteries standardisées, la population de référence au sein de ces dernières est essentiellement monolingue francophone. Par conséquent, les allophones sont plus souvent à risque de recevoir un mauvais diagnostic pouvant notamment conduire à diminution des opportunités éducationnelles futures. L’objectif principal de cette étude est d’explorer le caractère prédictif d’une tâche de répétition de non-mots cross-linguistique évaluant la mémoire à court terme verbale, dans l’acquisition du langage écrit au sein d’une population allophone. Si la tâche a effectivement une valeur prédictive, nous nous attendons à trouver des corrélations entre les performances à cette tâche en début de première année primaire et les performances en lecture et en orthographe à la fin de cette même année. Les hypothèses principales sont donc d’observer une corrélation significative entre les performances à la répétition de non-mots cross-linguistique et les habiletés futures en lecture mais aussi entre une épreuve de conscience phonologique cross-linguistique et les habiletés ultérieures en langage écrit. Aussi, nous n’attendons pas de différences significatives entre les enfants bilingues et monolingues concernant la valeur de ces corrélation. Pour cette étude, 64 participants scolarisés en première année dans une école à faible indice socio-économique ont été recrutés. 2 groupes ont été formés : 26 élèves composent le groupe des allophones et 38 élèves composent le groupe des francophones natifs. Les résultats ne mettent pas en évidence la prédictivité de l’épreuve de répétition de non-mots cross-linguistique mais bien de l’épreuve de conscience phonologique cross-linguistique.