L’impact des dispositifs de prévention et de lutte contre le décrochage scolaire dans l’enseignement secondaire inférieur à un niveau international : Synthèse et analyse des études les plus probantes

Abstract

La problématique du décrochage scolaire est grandissante. De nombreux chercheurs ont donc décidé d’essayer de réduire le décrochage en mettant en place des programmes de prévention et de lutte contre le décrochage scolaire. L’objectif de cette recherche est de synthétiser et d’analyser les études évaluant ces programmes, de manière à dégager des programmes efficaces et réplicables. Nous avons concentré notre recherche aux programmes ciblant les élèves de l’enseignement secondaire inférieur. La recherche a été menée dans trois bases de données et les études ont été sélectionnées selon neuf critères d’inclusion. Ces critères contiennent des exigences concernant le design, c’est-à-dire que toutes les études analysées doivent être des études expérimentales ou quasi-expérimentales, donc qu’elles doivent mettre en place un groupe expérimental et un groupe contrôle de manière aléatoire, de manière à pouvoir comparer les progrès de chaque groupe avec et sans intervention. Neuf études évaluant huit programmes différents sont incluses dans la recherche. Après une analyse de ces programmes, nous les avons triés selon leur efficacité et leur réplicabilité. L’efficacité a été mesurée sur base de l’ampleur de l’effet des études et la réplicabilité dépendait du cout humain, du matériel nécessaire et de la durée de la formation. Parmi ces programmes, une intervention basée sur les compétences sociales des élèves, combine efficacité et réplicabilité. Trois programmes montrent une efficacité modérée et une réplicabilité aisée. Ces programmes tablent à la fois sur les compétences sociales (estime de soi, résolution de conflits…) et sur les compétences scolaires des élèves (performances, absentéisme, problèmes comportementaux). Un programme montre des preuves d’efficacité limitées et deux autres n’en montrent pas. Intuitivement, nous conseillerons de mettre en place les programmes dont l’efficacité est élevée ou modérée et dont la réplicabilité est aisée. Cependant, cette recherche comprend différentes limites. Nous mettons notamment en évidence le caractère non exhaustif de la synthèse ainsi que le biais d’attrition éventuellement présent dans les études analysées. Dès lors, notre principale conclusion est la nécessité de continuer à évaluer des programmes de de lutte contre le décrochage scolaire en réalisant des études expérimentales et quasi-expérimentales.