Du gouvernement à la gouvernance : Vers une dominance de l'intérêt privé ?

Abstract

A une époque de changements sans précédent, l’État tel que nous le connaiss(i)ons se trouve dans une mutation aux conséquences multiples. Ce dernier, garant du maintien du respect des lois dans lesquelles la liberté réside pour tous, se voit affaibli par la mise en avant des intérêts privés de ses serviteurs en lieu et place de ce qui devrait constituer « les intérêts publics ».

Cette présente contribution vise dans un premier temps à démontrer cette mutation dans le cadre de la gouvernance étatique. Dans un second temps, elle s’interroge sur la pérennité d’un tel système qui se caractérise par un renversement de la sacralité de la chose publique. La privatisation du pouvoir normatif, l’affaiblissement de l’État réduit à réguler, l’inégalité de la représentation des intérêts et la disparition de l’intérêt public au profit de l’intérêt purement privé sont tous des défis que l’État moderne devra relever.

Après avoir tenté de démontrer que cette confusion d’intérêts publics et privés est inhérente à l’Homme, et à l’État, il est proposé d’acter et dépasser cette constatation pour réconcilier les deux notions. En réfléchissant de la sorte, nous souhaitons inclure cette constatation dans l’équation menant à la mise sur pied de politiques publiques plus justes.