Concept de soi et sentiment d'efficacité en mathématiques, sciences et français : quelle variable influence le plus les aspirations d'études des jeunes en fin d'enseignement secondaire général ?

Abstract

Le présent mémoire s’intéresse au « concept de soi » et au « sentiment d’efficacité » en mathématiques, sciences et français. Ces deux notions sont régulièrement assimilées dans la littérature scientifique, pourtant nous nous apercevrons que celles-ci sont bien distinctes. Ce travail s’inscrit dans une approche quantitative et vise à mesurer l’influence de ces deux concepts indépendants sur un troisième nommé : « aspirations d’études ». Cette recherche vise à apporter un regard nouveau sur le lien entre les aspirations d’études, le concept de soi ainsi que le sentiment d’efficacité. L’enjeu est d’identifier si l’une des deux variables exerce plus d’influence que l’autre sur les aspirations d’étude chez les rhétoriciens en région liégeoise. Les données ont été recueillies via des questionnaires qui ont été créés avec des échelles de type Likert. Les échelles mesurant le concept de soi sont issues des enquêtes internationales PISA (2006, 2012, 2018) précédemment validées. Les échelles mesurant le sentiment d’efficacité sont, quant à elles, en partie issues des enquêtes PISA (2015, 2018) pour les sciences et le français. Celles mesurant les mathématiques sont tirées de l’échelle créée par Jaegers et Lafontaine (2018). Afin d’adapter ces échelles à notre public cible, nous avons ajusté et ajouté des items de sentiment d’efficacité. Notre échantillon concerne 12 classes de 6e secondaire issues de 12 écoles différentes de l’enseignement général, ce qui représente 231 élèves. Des analyses factorielles, des alpha de Cronbach ainsi que des analyses de régressions logistiques ont été conduits. L’analyse de régression logistique nous a donné l’opportunité d’introduire plusieurs variables dépendantes dans la même régression afin d’étudier les effets sur notre variable indépendante, à savoir les aspirations d’études dans les trois disciplines envisagées. Nos résultats nous permettent d’avancer que le concept de soi en mathématiques et en sciences influence davantage les aspirations d’études dans ces domaines respectifs que le sentiment d’efficacité. Notre recherche n’a pas montré de résultats concluants concernant la discipline du français. Nos résultats montrent qu’aucun facteur tenu sous contrôle n’altère cette influence identifiée pour les aspirations à forte composante mathématique et scientifique. La confrontation de nos résultats avec notre revue de littérature nous permet d’identifier le concept de soi comme un facteur déterminant dans le choix d’études. Dès lors, il nous semble nécessaire de s’y intéresser afin de guider au mieux les élèves dans leur choix.